Article de Marie-Christine ROCHMANN

Le marronnage constitue sans doute la forme de résistance à l’esclavage qui a le plus nourri l’imaginaire des écrivains antillais. Jusqu’à Patrick Chamoiseau, dont les marrons pouilleux de Texaco semblaient préfigurer le tarissement de cette veine et qui vient de faire paraître un texte entièrement consacré à un esclave fugitif, L’esclave vieil homme et le molosse (1997). Chez Edouard Glissant, c’est, après La Lézarde (1958), l’œuvre romanesque tout entière qui se tisse autour de l’idée marronne  » mais dans une perspective incessante d’autocritique et de renouvellement.
Paul et Virginie ne pouvaient plus marcher […].Domingue [Un bon noir] ne savait s’il devait aller […] chercher du secours ou passer dans ce lieu la nuit avec eux. […] comme il était dans cette perplexité, une troupe de noirs marrons se fit voir […]. Le chef de cette troupe […] leur dit :  » Bons petits blancs, n’ayez pas peur. […] Nous vous reporterons chez vous sur nos épaules. » Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1787.

 

 

 

L’esclave fugitif des Antilles françaises hérite son nom, pense-t-on, des Espagnols antérieurement dans la place. Marron viendrait de cimarron, adjectif appliqué d’abord aux animaux qui, de domestiques, devenaient sauvages. Les écrits du père Du Tertre nous informent sur l’importance du marronnage dès les premiers établissements des Français dans l’île de Saint-Christophe (aujourd’hui Saint-Kitts).
[C’est le  » bon noir  » Domingue qui parle à ses maîtres Paul et Virginie] » C’est là où j’ai appris d’un habitant que vous lui aviez ramené une négresse marronne, et qu’il vous avait accordé sa grâce. Mais quelle grâce ! Il me l’a montrée attachée, avec une chaîne au pied, à un billot de bois, et avec un collier de fer à trois crochets autour du cou.  »
B. de Saint-Pierre, Paul et Virginie.

 

 » Au mois de Novembre de l’année 1639, plus de 60 Nègres du quartier de la Capsterre lassez de leur servitude, ou comme plusieurs ont crû, ennuyez des rudes traitemens qu’ils recevoient de leurs Commandans, se rendirent Marons, c’est-à-dire, fugitifs, avec leurs femmes & leurs enfants, dans les bois de la Montagne de la poincte de Sable, d’où ils descendoient tous les jours, pour exercer impunément toute sorte de brigandage & de violence sur les habitants qui passoient, jusques à les tirer à coups de flêches dans le chemin. Les assassinats qu’ils y commirent, obligerent M. le Général de Poincy d’arrêter ce mal dès son commencement…  » 1

La terrible répression qui s’abattra sur les fugitifs ici présentés (brûlés vifs dans la case qu’ils avaient édifiée au lieu de leur refuge, ou écartelés sur la place publique) annonce le traitement réservé par le Code noir (1685) à celui dont on disait qu’il  » volait son corps à son maître  » et dont les mutilations hanteront continûment l’imaginaire de l’esclavage.

Article 38  » L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées, et sera marqué d’une fleur de lys sur son épaule, et s’il récidive un autre mois, à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé et il sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule, et la troisième fois il sera puni de mort. « 

Bien que l’anonymat prévale dans cette Histoire blanche lorsqu’il s’agit des Noirs, quelques noms de marrons chefs de bande sont restés : Fabulé, Séchou, en Martinique, en Guadeloupe, Azaïs, qu’un procès livre au gibet en 1835 pour avoir assassiné l’un de ses compagnons. Mais aucun d’eux n’a connu de réelle mythification comme celle qui illumine, dans la littérature, les marrons de Saint-Domingue, que l’historiographie haïtienne considère comme les artisans directs de l’indépendance de l’île (1804).

C’est ainsi qu’on peut sans doute faire remonter l’intérêt d’Edouard Glissant pour le marronnage à sa fascination première pour Mackandal, l’un de ces héros haïtiens. L’auteur martiniquais a sinon découvert, du moins véritablement apprécié, le personnage dans le roman d’Alejo Carpentier, Le Royaume de ce monde, paru en 1949 2. L’engouement de Glissant est capital car le personnage apporte avec lui toute une tradition d’exaltation du marronnage et satisfait complètement aux critères du mythe qu’à la suite de Richard D. E. Burton 3 nous conviendrons d’appeler le marronnisme :  » Nègre de Guinée  » il illustre la thèse suivant laquelle les fugitifs se recrutaient surtout parmi les nègres bossales (nègres venus d’Afrique par opposition aux noirs nés aux Antilles) et sauvegardaient dans les communautés marronnes une culture africaine plus pure. L’exemplarité de Mackandal comme marron tient aussi à son infirmité. L’histoire raconte qu’esclave au nord de l’île dans l’habitation Lenormand de Mézy, il avait eu le bras happé par un moulin à sucre et qu’on avait dû l’amputer. Cependant, parce qu’il s’échappe peu après, l’accident qui a frappé l’esclave de la plantation se trouve en quelque sorte relayé par un imaginaire plus puissant, celui des peines inscrites dans le Code noir. Mackandal tient enfin son prestige de la conjugaison en sa vie du marronnage et de la lutte. Artisan d’une révolte du poison dans le nord de l’île en 1754, il sera capturé et brûlé vif en 1758.


Edouard Glissant installe le personnage comme principal interlocuteur de Toussaint-Louverture dans Monsieur Toussaint, pièce dont une première version paraît en 1961. A côté d’autres incarnations de la révolte contre le pouvoir colonial, Mackandal y joue le rôle de juge suprême pour un Toussaint au seuil de la mort, dont tous les actes passés seront revécus et évalués afin d’établir s’il peut rejoindre ses juges au panthéon des mythes. C’est dire qu’au lieu des instances politico-morales, le marronnage occupe déjà chez Glissant une position centrale. Trois ans après, Le quatrième siècle 4 le place au centre de l’œuvre.

Ce texte d’Edouard Glissant représente d’abord comme un aboutissement, le parachèvement d’efforts qui n’avaient pas jusque-là produit la figure héroïque attendue dans les romans antécédents du marronnage, englués par différents pièges et enfermements.

L’Histoire de la Guadeloupe de la découverte à nos jours d’Oruno Lara, parue en 1921, avait

[Village est le nom d’un des personnages de la pièce] Village : Nègres, je vous en supplie ! […] Archibald, grave: Je vous ordonne d’être noir jusque dans vos veines et d’y charrier du sang noir. Que l’Afrique y circule. Que les Nègres se nègrent. Qu’ils s’obstinent jusqu’à la folie dans ce qu’on les condamne à être, dans leur ébène, dans leur odeur, dans l’œil jaune, dans leurs goûts de cannibales. Jean Genet, Les nègres,1958.

marqué l’entrée des Antillais de couleur sur la scène de l’historiographie antillaise. En littérature, de 1925 à 1963, huit œuvres d’écrivains martiniquais, guadeloupéens ou guyanais, redonnent vie à la période esclavagiste. Un but commun les anime : combler le silence noir aux chemins de l’Histoire, dire la souffrance de la traite et de l’asservissement. C’est là toute une partie du message du très célèbre Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. Eclate aussi avec force, dans cette réécriture de l’Histoire des Antilles, la volonté de montrer que les Noirs n’ont pas fait que subir l’Histoire mais qu’ils en ont été des acteurs à part entière ; qu’en particulier l’abolition de 1 848 n’est plus à lire comme le seul don de la France mais surtout comme la conséquence de leurs résistances et de leurs luttes. Ainsi sont valorisées dans les romans de Léonard Sainville, Dominique, Nègre esclave, (1951) et de César Pulvar, D’Jhébo, le Léviathan noir (1957) les émeutes populaires du 22 mai 1848 qui, en Martinique, contraignirent le gouverneur à proclamer l’abolition sans attendre l’arrivée du décret du 27 avril 1848. Le marronnage des esclaves représente un élément déterminant dans cette démonstration : au centre de la construction du héros, il est le signe principal de sa révolte et de sa dignité. Cependant faire la preuve de la participation des Noirs à leur libération n’allait pas sans effets pervers. C’est au prix d’infractions manifestes à l’Histoire que Pulvar construit la destinée de son héros D’Jhébo, dont il fait l’instigateur, avec un groupe de 2000 marrons, d’une conspiration qui aboutit à la proclamation du 22 mai. L’humanisme des écrivains s’accorde mal aussi avec l’engrenage de violence qui règle, dans ce contexte de lutte, les rapports avec le maître. De là naissent des héros fluctuants dans leur position, passant sans coup férir de la haine au compromis, tels D’Jhébo, le héros de Pulvar, ou Sidoine dans Sous l’esclavage de Sully Lara (1935).

Edouard Glissant poursuit le même projet de dévoilement du passé. Mais il se libère des entraves de l’Histoire et du réalisme en plaçant délibérément Le quatrième siècle sous les auspices du mythe. Ce n’est pas un hasard. Métropolitain de 1946 à 1965, membre du comité de rédaction des Lettres nouvelles, il évolue, à l’époque de la rédaction du Quatrième siècle, dans un maëlstrom culturel où, des parutions de Mircea Eliade à celles de Levi-Strauss, le mythe fait l’objet d’un intérêt passionné : on en analyse le langage, les structures, les fonctions. Mais le mythe est surtout la voie par laquelle les cultures traditionnelles ont construit leur histoire. Ainsi le roman d’Edouard Glissant s’édifie-t-il dans une référence aux mythes d’origine des traditions africaines tels que les transmettaient les initiations tribales.
La notion d’initiation, comme certains concepts de la psychanalyse, appartient aujourd’hui au langage courant de la critique littéraire et y recourir peut signifier céder aux lieux communs. Dans le cas du Quatrième siècle, son utilisation demeure indispensable car le schème initiatique informe l’ensemble du texte, les visites du jeune Mathieu Béluse à papa Longoué trois ans durant répétant, pour certains aspects, l’initiation pubertaire, pour d’autres des initiations particulières individuelles. On songe pour l’Afrique noire aux initiations d’artistes comme celle du mvet chez les ethnies Fang du Gabon et du Cameroun et dans les Antilles à celle du prêtre du vaudou, le houngan.

Papa Longoué, le quimboiseur, représente tout le savoir traditionnel hérité d’Afrique noire, la connaissance du passé, celle des plantes, le don de voyance et de guérison. Maître initiateur, il choisit le néophyte Mathieu pour son appartenance à la famille des Béluse mais aussi parce qu’il a les yeux, signe d’une prédisposition 5. De la même façon, le jeune homme se sent appelé, invité à vaincre en quelque sorte le mal qui est en lui, mal fait de l’inquiétude et de l’instabilité nées de l’ignorance du passé. Ainsi l’initiation pubertaire bambara libérait-elle de l’impureté du wânzo.

Papa Longoué transmet donc à Mathieu non pas l’histoire de la tribu et ses mythes mais, à l’échelle des Antilles où toutes les structures africaines ont volé en éclats, les mythes fondateurs d’une famille, celle des Longoué ; s’ajoute la révélation des objets sacrés, autrefois statues, tabourets, masques, ici la bourse, l’écorce sculptée et la barrique ; et la lente cuisson du repas dans le chaudron noir rempli de bananes vertes, d’eau et de gros sel symbolise la transformation qui s’opère au fur et à mesure de l’initiation.

Les quatre premiers jours de Longoué sur le morne constituent avec évidence un mythe de fondation. Mais les mythologiques de Glissant ne s’arrêtent pas là. La structure générale du livre dessine le mouvement que certaines études comparatives entre mythe et conte disent être le propre du mythe, l’histoire d’une dégradation. De la fondation à l’oubli, le récit actualise la prophétie de La Roche à Longoué, du maître au marron :  » Nous descendrons ensemble les marches de l’enfer, vous de plus en plus pâle dans vos fils, moi noyé au crâne stupéfait d’un crétin.  » (p.110) Mais le mythe ouvre sur une promesse : il comprend la guérison amorcée de Mathieu. De même que, dans les sociétés traditionnelles, le récit des origines régénère par sa seule profération, au jeune homme et aux lecteurs antillais de Glissant, l’histoire ressuscitée rendra la partie manquante de leur être, le bras ou le jarret dérobés.

Quant au personnage du premier Longoué, héros des origines, il offre, à l’image des héros traditionnels des contes et des mythes mais aussi des héros modernes de la littérature, de l’histoire ou du cinéma, un modèle d’identification.
Longoué hérite en partie du culte de Glissant pour Mackandal. Le personnage déjà transfiguré par la tradition et la littérature contenait l’image de la totalité rêvée : homme de la résistance acharnée à l’esclavage par son marronnage et son combat, il était aussi dans Le Royaume de ce monde d’Alejo Carpentier le dépositaire de la tradition orale africaine. Edouard Glissant confie à Longoué d’incarner cette même harmonie de l’action et de la connaissance, en d’autres termes de maîtriser à la fois l’instant et la durée. Lorsqu’on compare le personnage de Glissant à ses prédécesseurs, on peut être frappé de l’indigence de la geste antillaise de Longoué. Rien à voir avec les marronnages répétés de Dominique et ses multiples voyages, l’action révolutionnaire d’un Modestin dans Au Seuil d’un nouveau cri de Bertène Juminer, la révolution marronne de D’Hjébo. Deux éléments résument les hauts faits du héros : sa fuite et la fondation d’une famille qui va perpétuer l’histoire de la lignée. Car Glissant, héritier du mythe marroniste dans la mesure où il confie à son marron d’incarner la plus grande résistance à l’esclavage, soit une participation efficace à l’Histoire, infléchit le sens de la proposition : faire l’histoire signifie désormais la transmettre, constituer une mémoire à opposer à la culture assimilatrice des Blancs. Peut-être a-t-il mesuré les apories d’un marron révolutionnaire, car la Martinique n’est pas Haïti. Sans doute est-il marqué par l’échec du front antillo-guyanais pour l’Indépendance dissous en 1961. Détourné de 1848 qui n’a produit qu’une libération physique, il est surtout sensible, à l’égal de Césaire, à l’aliénation culturelle de ses contemporains contre laquelle il dresse l’incarnation d’une opposition culturelle résolue, Longoué.

Longoué sera d’abord la mémoire du peuple antillais : originaire de l’Afrique, qu’il est le seul à transporter avec lui, fondateur d’un nouveau monde en terre antillaise, il veillera à la transmission de cette histoire. La communauté marronne est désormais moins le lieu de la révolution que celui de la transmission ; elle s’établit pour la première fois dans la diachronie, et le marron, initiateur d’une mémoire qui perpétue son souvenir, échappe chez Glissant aux limites d’une époque déterminée, celle de la plantation esclavagiste. Mais l’histoire des Longoué ne serait rien sans l’acte initial qui en inscrit le sens avec la plus grande force. La fuite de Longoué sur le morne 6 inscrit le sceau de la rébellion sur l’histoire à transmettre et avertit du lien nécessaire de la connaissance avec l’action. Edouard Glissant en renouvelle en même temps complètement le traitement en imaginant par exemple la fuite du marron au premier jour de son arrivée. On a insisté à juste titre sur la pureté ainsi garantie d’un Longoué qu’aucun esclavage n’aura dégradé. La comparaison avec ses homologues en littérature permet de préciser de quoi en particulier, marron de la première heure, Longoué se trouve préservé. Pour légitimer la fuite du héros, les romans antécédents alléguaient en effet unanimement les mauvais traitements subis, présentant ainsi l’entrée en marronnage comme une réaction à la situation intenable faite à l’esclave. Inconsciemment ou consciemment, Edouard Glissant abandonne un schéma qui reste -pour reprendre la célèbre formule de Fanon- esclave de l’esclavage car il alimente l’esprit de haine et de revanche entre les communautés blanche et noire.

 

En donnant à Longoué l’initiative de l’action, il lui prête aussi une liberté absolue. Quant au partage qui s’effectue dix ans après la fuite entre La Roche et Longoué, concédant au maître la plaine, au rebelle le morne, il règle aussi fantasmatiquement la question fondamentale de la place faite au Béké dans la représentation du  » territoire « .

Mais l’optimisme et l’idéologie propres au Quatrième siècle ont fait long feu. Si Edouard Glissant maintient par la suite son œuvre romanesque sous les auspices du marronnage, ce sera avec de considérables transformations. De Malemort au Tout-Monde 7, se tissent, non sans soubresauts, les péripéties d’une quasi disqualification des valeurs originellement contenues dans le mythe.

Le retour au pays en 1965 ramène Edouard Glissant aux injonctions de l’Histoire et du réel antillais. Par le truchement de la revue Acoma qu’il a fondée en 1971, on le voit ainsi dénoncer dans la société martiniquaise une société intrinsèquement malade. Malade d’avoir à vivre sur des modèles importés, malade de l’inaptitude de la classe populaire à s’organiser en une force de contestation efficace, malade de sa tertiarisation excessive et de sa mutation d’une  » colonie de production  » en  » colonie de consommation  » etc.

Ainsi, dans les romans du retour, les nouvelles représentations du marron corrigent l’issue heureuse de l’aventure individuelle de Longoué : les fugitifs seront régulièrement défaits. L’histoire invite aussi à peu d’optimisme. Malemort rappellera ainsi comment en Jamaïque, de combattants pour la liberté, les marrons se sont mués en chiens de chasse des esclavagistes. Faut-il l’imputer à l’attention passionnée de Glissant au monde créole, ou/et aux critiques contemporaines portées contre la négritude, la relation à l’Afrique se modifie: Malemort apporte une signification nouvelle au geste de Longoué qui, dans Le quatrième siècle, redescendait couper les liens de la jeune esclave créole qui l’avait secouru. Il faudra l’interpréter comme une rupture avec l’Afrique. Rupture et rapt d’une esclave née dans l’habitation mettent ainsi en exergue l’importance des relations qui s’établissent aux Antilles mêmes et fonderont la société créole ; Mahagony œuvre dans le même sens. Il s’agit cependant sur ce point de rééquilibrages momentanés car La Case du commandeur comme Tout-Monde redonneront son importance au Grand Pays dans la réécriture du mythe d’origine.

Ce qui ne subira par contre aucun correctif, c’est le mouvement qui, (…) Lire la suite sur CRDP-montpellier.fr

 

 

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1 R. P. Jean-Baptiste Du Tertre, Histoire générale des Antilles, (1667-1671). Réédition aux frais de la Société d’histoire de la Martinique, Fort-de-France, Editions C. E. P, 1958, tome I, p. 157.

2 C’est ce dont témoigne l’article qu’il consacre à ce roman en février 1956, et sa reprise dans L’Intention poétique, où Glissant ajoute la déclaration suivante :  » Mackandal est un héros puissant en mon cœur, et je m’efforce d’ameublir sa solitude aux champs glacés du silence historique… « . Edouard Glissant, L’Intention poétique, Paris, Seuil, 1969, p. 141.

3 Richard D. E. Burton, Le Roman marron, Paris, L’Harmattan, 1997

4 Edouard Glissant, Le quatrième siècle, Paris, Gallimard, 1964.

5 On songera ici à l’étoile au front, des contes initiatiques bassas du nord-Cameroun, qui désigne un enfant à l’attention de ses aînés. Cf. W. Liking, M.-J. Hourantier, Liboy li nkundung, Conte Initiatique, Les Classiques africains, Editions Saint-Paul, 1980.

6 Morne : aux Antilles, colline, voire mont ou montagne.

7 Edouard Glissant, Malemort, Paris, Seuil, 1975. La Case du commandeur, Paris, Seuil, 1981. Mahagony, Paris, Seuil, 1987. Tout-Monde, Paris, Gallimard, 1993.